La légende des 1000 grues

La légende des mille grues (羽鶴, せんばづる, senbazuru ou zenbazuru) est une légende originaire du Japon, qui raconte que si l’on plie mille grues en papier dans l’année, retenues ensemble par un lien, on peut voir son vœu de santé, de longévité, d’amour ou de bonheur exaucé. Pour que le vœu, la chance ou la santé se réalise, on doit fabriquer le senbazuru pour une personne bien particulière et faire une prière à chaque grue achevée. Une seule personne doit conserver le senbazuru, celle pour laquelle il a été fait. Moins nombreuses sont les personnes à avoir fabriqué la guirlande, plus le vœu sera fort car il aura demandé beaucoup plus de patience et de persévérance… En général, on offre un senbazuru à une personne très proche, souvent malade, ou plus culturellement pour une naissance ou un mariage.

La guirlande des 1 000 grues est devenue un symbole mondial de paix et les gens peuvent en laisser dans les temples ou jardins de prières (notamment à Tokyo et Hiroshima). La guirlande est alors laissée à la merci des éléments et symbolise des messages. Elle a alors le même sens que les drapeaux de prières tibétains.

Cette légende est très souvent associée à Sadako Sasaki

Le 6 août 1945 à 8 h 15 du matin, la première bombe atomique explosa environ 580 mètres au-dessus du centre ville d’Hiroshima au Japon. En quelques secondes, la ville fut réduite à l’état de décombres au milieu d’une terre brûlée. 70 000 personnes furent tuées ce jour-là. Sadako avait alors deux ans et se trouvait à deux kilomètres du lieu de l’explosion. Alors que la plupart de ses voisins furent tués, elle ne fut pas blessée.

Jusqu’en 1954, elle ressemblait à une petite fille normale et joyeuse. Bonne élève, elle passa une enfance sans problème, grandit normalement et se lança dans la course à pied de compétition.
Cependant, en 1954, après un relais où elle avait contribué à la victoire de son équipe, elle se sentit extrêmement faible. Les vertiges passant, Sadako pensa qu’ils n’étaient causés que par la fatigue. Plus tard ses vertiges furent tels qu’elle tomba et ne put se relever. Ses parents l’emmenèrent à l’hôpital de la Croix-Rouge où fut diagnostiquée une leucémie (une forme de cancer des cellules sanguines), autrement dit le « mal de la bombe atomique » auquel peu survivaient à cette époque.

La meilleure amie de Sadako, Chizuko, lui raconta l’ancienne légende japonaise des 1000 grues et lui apporta un origami. Sadako s’attela dès lors à la tâche, espérant que les dieux, une fois les mille grues pliées, lui permettraient de guérir. La famille de Sadako s’inquiéta à son propos et vint souvent lui rendre visite à l’hôpital et l’aider à faire les origamis. Après qu’elle eut plié 500 grues, elle se sentit mieux et les médecins dirent qu’elle pouvait rentrer chez elle pour quelque temps, mais après moins d’une semaine elle se sentit de nouveau mal et dut retourner à l’hôpital.
Elle confectionna au total 644 grues de papier. Elle mourut le 25 octobre 1955 à l’âge de douze ans. Elle avait plié ses grues avec tout le papier qu’elle pouvait trouver, y compris des étiquettes de ses flacons de médicament.

L’histoire de Sadako eut un profond impact sur ses amis et sa classe. Ils finirent de plier les 1000 grues et continuèrent cette activité afin de collecter de l’argent en provenance des écoles japonaises pour construire une statue en l’honneur de Sadako et de tous les enfants frappés par la bombe.

Aujourd’hui, une statue à la mémoire de Sadako, placée sur un piédestal en granit et tenant une grue en or dans ses bras ouverts, se dresse dans le Parc de la Paix d’Hiroshima avec à sa base cette inscription :

Ceci est notre cri.
Ceci est notre prière.
Pour construire la paix dans le monde

Statue à la mémoire de Sadako à Hiroshima

Tous les ans, des enfants du monde entier plient des grues et les envoient à Hiroshima. Les origamis sont disposés autour de la statue. Grâce à Sadako, la grue en papier est devenue un symbole international de la Paix.

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